dimanche 3 janvier 2010

Chapitre 3 - premier soir chez les humains.

Cela doit faire 2 heures que nous sommes arrivées chez Sylvia. (Sylvia c'est le nom de la voyante un peu bargeot)
2 heures passées à tout lui raconter, en long, en large, et en travers. Soit elle ne comprend rien quand je lui parle, soit elle n'écoute carrément pas, soit c'est pas clair quand je m'exprime. ( c'est clair ou pas?)
Toujours est-il qu'après tout ça, on dirait toujours qu'elle ne me croit absolument pas. Apparemment, hors transe, une voyante extralucide n'est pas hyper crédule. A noter pour plus tard...

Bref, elle a clôturé la conversation, en me disant que quel que soit l'endroit d'où je viens, si je suis vraiment certaine qu'il n'y a aucune chance pour que j'y retourne, il faut que j'aille de l'avant et que je me mette à la page de mon nouvel environnement, à savoir: un travail (arf! Je ne sais même pas ce que c'est!), la technologie ( pour faire quoi?), un loyer, un appart, des amis, des sorties, des factures, et des loisirs.
Okayyy... ( j'ai rien compris, j'imagine qu'on y reviendra.)

Elle m'a dit qu'il fallait que je commence par mon prénom. Qu'il n'était pas concevable de s'appeler Eiryenn dans le monde d'aujourd'hui des pauvres mortels. Ah. Parce qu'il s'appellent tous Sébastien, ou Philippe, Caroline ou Stéphanie... si j'ai bien tout compris. Donc je lui dis que je préfère Caroline. Tant qu'à faire que j'en choisisse un qui me plaise... Elle se remet à rire comme une baleine, et me dit qu'on en est pas là, qu'on va juste "transformer" un peu mon prénom à moi.
Et du coup, elle a décidé de m'appeler Erine. Pas grave, je m'appellerai Caroline quand je dirigerai le monde.

Donc, moi Erine, toi Sylvia, tout ça, on le tient bien, c'est tout bon. La suite!

Elle me dit que si ce que je dis est vrai, ce monde va me paraitre très différent du mien, et qu'il va falloir que je m'accroche. ( déjà, apparemment, elle est sûre et certaine que je ne vais pas aller suuuuper loin dans la conquête de la suprématie. Ouais, bon, pour ce qu'elle doit en connaître, celle-ci, de l'ascension du pouvoir hein!)
Elle pense qu'il faudrait que j'y aille doucement, pour ne pas prendre tous les changements dans la tronche d'un coup.
Donc, première étape, et unique étape pour ce soir, elle appelle ça "relooking". Hop ma tunique vole en une seconde et me voilà à afficher ma timide nudité à la face du monde! Je lui demande si elle pourrait "se grouiller, merde!" assez impoliment je l'avoue, et ne m'adressant finalement qu'à ses fesses dodues, le reste de sa personne étant momentanément enfoncé jusqu'au dos dans un de ses placards, à la recherche de la tenue adéquate pour moi. ( déjà elle rêve un peu je crois, que ses vêtements m'aillent sans reprendre au moins la taille. Et les hanches. Et les bras. Et raccourcir... pfffffff ça ne m'ira jamais!)

Sylvia réapparait. Elle brandit deux bouts de chiffon de couleur plutôt claire, mais indéterminée. " je mettais ça au collège!!! j'étais toute mince à l'époque!!" qu'elle me clame toute fière. ( contente pour elle!)
"tiens, allez passe ça, tu ne peux pas rester avec ton bout de tissu drapé autour de toi comme une serviette de bain!!"


....

J'ai l'air ridicule. Je suis mince et plutôt grande, de belles boucles blondes et soyeuses, les cheveux longs et brillants, les yeux vert clair, et un teint d'abricot. Et elle, elle me file de vieilles guenilles d'il y a 15 ans! Sûrement même 30!! Le haut est tout chiffonné, gris clair ( ça a du être argenté ce machin, à la base), à peine décolleté, et le pantalon, parme ou lavande, est complètement informe, ça doit être une tenue pour faire du sport... Bref, rien ne va avec mon visage si apprêté. J'en ai les larmes aux yeux.
Elle me dit que pour la nuit, ça ira très bien, et que je n'aurai qu'à aller m'acheter des vêtements demain.

"acheter? C'estQuoiDoncCaAcheter??" je fais.

" ben tu sais, tu donnes des sous, et les magasins te donnent des trucs en échange. Des habits, de la nourriture, tout ça tout ça..."
( non mais quel monde de sauvages!)

" et les sous, ça se trouve où?"

"il faut travailler pour en avoir"

"genre quoi travailler? ça veut dire quoi ça?"

Elle soupire.
Elle trouve qu'il est tard pour m'expliquer tout ça.
Elle me dit qu'elle n'a pas de rendez-vous demain, et qu'il sera bien temps de voir tout ça. En attendant bonne nuit, et "penses peut-être à une nouvelle coupe de cheveux, tes boucles soyeuses là, ça fait un peu trop tatasse pour le quartier" qu'elle me sort avant de fermer la porte de ma chambre.

Bon, ben, mâchonnes ça toute la nuit et à demain hein!

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